~Summoning~ [Black Metal Epic]

Par delà le rêve, de l’autre côté de la frontière qui sépare notre morne réalité de l’imaginaire des Terres du Milieu, vous attend Summoning qui vous entrouvre la porte du monde de JRR Tolkien.

Les thèmes musicaux majestueux de ce duo autrichien sont en parfaite harmonie avec l’univers de Tolkien. Tous composés par Silenius (basse/chant/clavier) et Protector (guitare/chant/clavier), on retrouve dans tous leurs albums l’influence de Tolkien qui s’est accrue au fil du temps (leur premier album " Lugburz ", s’en ressent beaucoup moins que ses successeurs).

A l’époque de ce premier album et de la formation du groupe (1993), Summoning n’avait pas encore trouvé son propre style (ce n’est pas moi qui le dis, c’est Silenius !). Lugburz est un album qui sonne très black métal (voir un peu chaotique …) et se trouve à des lieues de leurs productions actuelles. A ses débuts, le groupe était composé de trois membres : Silenius qui fera aussi partie du groupe Abigor (et en fait d’ailleurs toujours partie, mais il faut souligner que Silenius tient beaucoup à différencier les deux formations, Abigor étant basé sur un concept purement satanique) ; Protector qui jouait jusqu’alors dans un groupe de trash ; et enfin, Trifixion qui devient le batteur de Summoning (et, je ne sais pas trop ce qu'il est devenu…). Avant d’enregistrer leur premier album, Summoning avait sorti 2 démos qui ne se vendront pas trop mal dans un magasin de Vienne (Le magasin se nommait " Why not " pour ceux qui aiment les détails). Presque dans le même temps, Silenius créera avec T.T le groupe Abigor. Silenius deviendra ensuite membre à part entière d’Abigor en remplaçant Runes au chant. Le premier album de Summoning (et les suivants) ainsi que celui d’Abigor sortira sur un label qui était alors tout frais éclos : Napalm Records. Après l’enregistrement de Lugburz, Trifixion sera remercié et Summoning se tournera dès lors vers un autre style, beaucoup plus atmosphérique. Changement notoire qui aboutira à " Minas Morgul " sortit en 1995.

Summoning construit sa musique autour de rythmes assez lents, de thèmes, qui reflètent une atmosphère médiévale, joués par des synthés renforcés et par des guitares à disto très métal ainsi que des voix d’Elfes écorchées appuyées par une réverbération souvent très profonde. Il en résulte une atmosphère prenante, émotionnelle et majestueuse en laquelle on retrouve l’univers magique de JRR Tolkien. Si vous n’avez jamais lu le " Silmarillion " ou " Le Seigneur des Anneaux ", lisez les (ou relisez-les !) en écoutant Summoning, laissez vagabonder votre imagination et découvrez toute la magnificence de cet univers.

Toujours sur le chemin de Tolkien, sort, fin 1996, " Dol Guldur ". Rappelons au passage que les titres d’albums proviennent de Tolkien (d’accord, vous vous en êtes sûrement douté …) tout comme pas mal de titres de chansons ; on trouve même sur les différents albums des vers tirés directement des poèmes de Tolkien. Pour info, Minas Morgul veut dire " Tour du sorcier " (lisez le Silmarillion et vous apprendrez pourquoi avant elle s’appelait Minas Ithil, Tour de la lune, toute une histoire …), et, tant que j’y suis, Dol Guldur signifie " Mont du Sorcier " (forteresse du Nécromancien Sauron…hmm … faut lire Tolkien, no choice … !). Ceci étant revenons à Summoning. Peu de temps après Dol Guldur, vient " Nightshade Forest ". Sorti en 1997, c’est un Mini CD avec quatre chansons. Toujours dans la même lignée mais peut être un peu plus mélancolique que les précédents. 1999, sorti de " Stronghold ", moins hypnotique mais plus heavy de par le fait que la guitare tient une place un peu plus importante. Après l’influence du Silmarillion sur " Stronghold ", le prochain album sera sûrement plus inspiré par " The Book of The Lost Tales ", livre contenant de nombreux textes de JRR Tolkien regroupés par son fils (Christopher, toujours pour les friands de précisions ! Et, en version française sous le titre "Le livre des contes perdus", je sais, je m'égare!) où on retrouve la mythologie des Civilisations des Terres du Milieu (excellent en complément du " Silmarillion ").

Mais, avant de se mettre à ce prochain album, nos deux artistes collaboreront à d’autres projets tels que Abigor, Grabesmond ou Pazuzu pour Silenius et Ice Ages, Grabesmond ou Pazuzu pour Protector (d'ailleurs, d'aucuns retrouveront des sonorités ayant quelques similitudes avec celles de Pazuzu). Force est de constater qu’ils travaillent souvent ensemble, mais leur complémentarité est telle que le résultat de leurs efforts conjugués est simplement époustouflant (d’ailleurs Summoning peut être vu comme leur side-project).

La musique, et encore plus celle de Summoning, reste le meilleur moyen de laisser son esprit voyager et de libérer son imagination. Laissez-vous guider par Summoning et découvrez que vos rêves, jusqu’alors noyés parmi les tréfonds insondables de votre âme, se révèlent à vous et reflètent tout un univers, votre univers …

Premier album avec des racines ancrées dans le style Black. Des compositions globalement plus courtes que celles à venir et surtout, moins originales et atmosphériques. On note une chanson d'intro de moins de 2 minutes qui deviendra traditionnelle et se retrouvera sur tous les autres albums.

Second album de Summoning, enregistré après le départ de leur batteur. Ce deuxième album apparaît comme le nouveau visage de Summoning, une musique beaucoup plus envoûtante et hypnotique, résultant de l’énorme influence de Tolkien, c’est cet album qui marque l’inflexion du duo vers un style plus atmosphérique. Album entièrement travaillé à l’aide d’une boite à rythme (Silenius et Protector n’ayant pas voulu d’un autre batteur), et, en tant qu’outil parfaitement maîtrisé, il s’accorde très bien avec la musique (eh oui, c’est pas du rap ou de la techno, Protector et Silenius savent se servir et exploiter au mieux leur boite à rythme). Bien sur, les guitares ne sont pas oubliées sur cet album, loin de là, mais l’atmosphère des oeuvres de Tolkien est très marquée sur cet album. C’est aussi l’album où se côtoient des chansons novatrices entièrement instrumentales jouées au synthé et des chansons plus dans la tradition black métal (des guitares qui arrachent accompagnées de vocaux biens écorchés). L’album le plus varié en soit, et peut être le meilleur. Certaines chansons de cet album se hasardent sur des sentiers inconnus tels que " Orthanc " (totalement instrumentale qui s’accorderait très bien avec un rituel d’Orcs au sein de l’Angrenost aux cotés de Saroumane !) ou " Dagor Bragollach " (du style Summoning le plus pur, mais sans guitare).
Album qui, comme ses successeurs, est beaucoup plus plaisant après lecture de quelques livres de Tolkien, c’est alors que ces chansons dévoilent toute leur âme et que les paroles prennent tout leur sens. Franchement, quand vous écoutez " Morthond " ou " Ungolianth " et que vous confrontez la musique avec l’imaginaire qui l’accompagne, c’est vraiment magique !

Le troisième album de Summoning, digne successeur de Minas Morgul (ce qui n'est quand même pas rien!) reste accroché aux valeurs qui font désormais le style de Summoning. Cependant, les guitares sont un peu moins présentes sur cet album, car plus souvent mises en retrait par rapport aux synthés.
Sur cet album les paroles sont en grande partie de JRR Tolkien, Summoning ayant extrait de nombreux vers issus des chansons et des poèmes qu’écrivait Tolkien (ils sont moins beaux en français!). On retrouve sur cet album une chanson instrumentale entièrement jouée au synthé, mais, elle est, cette fois-ci, plus longue que " Orthanc " sur Minas Morgul (qui durait moins de 1 minute 30) puisque qu’elle fait environ 3 minutes. Les chansons que l’on trouve ici sont plus lentes et relaxantes que Minas Morgul, notamment grâce à des guitares moins présentes et surtout plus profondes, les voix aussi sont moins agressives et les mélodies (comme celles de Khazad Dùm ou de Wyrmbater Glaurung) sont plus mélancoliques et épousent avec magie les noirs reflets des Terres du Milieu.